Saturday 6 February 2016

Pétrole et gaz de schiste: faillites en hausse: surproduction et baisse du prix du pétrole

 http://bit.ly/23Pmvso Deux choses apparaissent clairement si on analyse la santé financière de la production d'hydrocarbures aux États-Unis: 1) le secteur n'est pas du tout homogène, révélant de grands éventails dans la santé financière des acteurs ; 2) une partie du secteur semble exposée au risque et la survie pour les producteurs à risques pourrait passer par un investissement public, des ventes d'actifs, des rachats ou des consolidations. Si tout cela échoue, il faudra envisager le Chapitre 11?. Voici l'évaluation de Citi sur la situation de la "révolution du pétrole de schiste" américaine, que les Saoudiens tentent depuis plus d'un an maintenant de détruire. Suite...
Cet article très intéressant peut être complété par les connaissances suivantes,  en rapport avec les spécificités de l'économie minière. 1: Toute production de ressouces naturelles par l'industrie minière repose sur des investissements lourds pour produire des quantités de minerais, avec des technologies disponibles et une organisation de ces moyens. Pour servir la totalité d'une demande qui est globale, il faut un nombre plus ou moins grand de sites et de producteurs; c'est un système d'oligopole; et  chaque producteur tente d'avoir une part de marché élevée, selon ses capacités, son gisement et ses coûts, par rapport au prix de vente; sur le marché où se rencontrent les producteurs et les conommateurs, le prix assure que toute la production est vendue. Les producteurs se distribuent selon leur coûts de production; quand on connaît les productions et coûts des différents producteurs, ce que savent plus ou moins bien les organismes (syndicats) de suivi de leurs professions respectives, on peut établir un tableau et un graphique cumulatif, montrant la production versus le coût de production: exemple: tant de % de la production est réalisée à moins de tel coût. Il en est de même pour toutes les substances minérales, y compris le pétrole et le gaz. Le prix de marché est tel que la demande globale peut être satisfaite, et que tous les producteurs soient financièrement viables. Si la demande globale augmente, le prix de marché augmente; les producteurs peuvent produire plus  et des producteurs supplémentaires peuvent entrer dans le jeu avec des coûts de production plus élevés; si la demande globale baisse, les prix baissent; les producteurs doivent diminuer leur production et les producteurs dont les coûts sont les plus élevés doivent arrêter. 2: Cette dynamique est menée par l'aspect financier; toute entreprise minière, comme les autres,  doit assurer l'équilibre comptable de ses sources et emplois de fonds. Les sources sont principalement les recettes de ses ventes aux prix de marché. Les dépenses sont les coûts de production liéées au gisement, à ses réserves en volume, à leur qualité et à leur facilité d'exploitation, aux technologies utilisées, aux investissements, aux taxes et charges financières. En dernière ligne (the bottom line), on a le surplus monétaire net. Il ne peut pas être négatif (the bottom line can't be red). Car s'il l'est,  cela nécessite un financement supplémentaire sous la forme de crédits bancaires, ou d'apports de capitaux supplémentaires.  Si ces fonds ne sont pas fournis par les banques, les appels à crédits ou les actionnaires, l'entreprise doit faire faillite ou être rachetée par une autre qui organisera les choses autrement pour que cette "bottom line" reste positive. 3: C'est la situation dans laquelle se trouve aujourd'hui le pétrole mondial. Avec un pétrole à plus de 100$/baril, de nombreux producteurs alternatifs aux producteurs en situation favorables dans la courbe de production/prix, ont pu entrer dans le jeu, grâce à des technologies nouvelles permettant l'exploitation de ressources énormes jamais envisagées auparavant. Il s'agit du gaz et du pétrole de roches mères qui n'ont pas encore migré et ne se sont pas concentrés dans des réservoirs naturels. A ce prix de marché, cette production a contribué à un excès d'offre. Combiné à une réduction de la consommation mondiale, à l'emploi croissant d'énergies renouvelables, et à des facteurs géopolitiques, le déséquilibre entre l'offre et la demande n'a cessé de peser sur le prix du pétrole en 2015 et cela peut continuer en 2016. A 30€/baril, et en perspective de 20€/baril, l'exploitation de pétrole et de gaz de roches mères est menacée en raison de la bottom line. 4: Mais la technologie est là; les ressources aussi. Et on reprendra si les conditions le permettent.

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